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La Peur
Denys Ridrimont
Il fallait encore que les hommes se croient « au centre de quelque chose », fût-ce à situerquelque chose « hors d’eux ».Si ce ne fut plus possible dans l’espace, il fallait encore que ce soitdans l’abstrait et ses mille contingences.
Cette position est tout à fait perdue dans La Peur, pour gagner celle de l’actualité habituellement repoussée dans le temps. On ne s’y retrouve donc au centre de rien, mais dans la proportion du tout.
La nature de la révolution est que tout l’abstrait y est proportionné à ses objets – il affronte non seulement ce qui n’est pas connu, mais aussi « ce qui ne devrait pas pouvoir l’être », donnant donc plus ce qui peut être entendu, en suivant néanmoins le fil de déductions dont rien n’est écarté, ni repoussé au sein du domaine qui lui conviendrait.
Ainsi « connaissance », « religion » et « politique » sont-ils traités encore unitairement à partir des mêmes prémisses, contrairement à la dislocation où l’indépendance de l’un est exigible pour fonder l’autre.
En revanche, si quelqu’un voulait prendre le risque de se retrouver autrement qu’il n’est supposé être, il y gagnerait une liberté dont on n’avait pas idée. Une peur antérieure à soi révélera son lecteur, contre elle.