Littérature
Le Jaune et le Noir
Nicolas Saudray
Jeune,
belle et riche, elle fuit l’Allemagne où elle est trop courtisée, pour Paris où
elle espère dénicher un époux à sa convenance. Mais elle cause son malheur en
exigeant d’être aimée pour elle-même, et non pour ses millions.
Stendhal avait laissé un début de
roman sur ce thème. Nicolas Saudray l’a mené à bien, avec quelques changements,
dont l’un consiste à rendre à l’héroïne son identité de Juive allemande, à
laquelle le premier auteur avait songé un instant.
Le héros, en ce début d’un xixe siècle beaucoup plus pittoresque qu’on ne le
pense, est le fringant Napoléon dit Léon, fils impécunieux d’un maréchal
d’Empire. Il se croit au-dessus de l’amour.
Stendhal lui-même intervient dans
cette histoire qu’il avait commencé d’imaginer. Malgré son âge, il entre en
compétition avec l’élégant cavalier et demande la main de sa ravissante
créature.
Les autres figures sont, pour la
plupart, historiques, de Traugott, pionnier de l’émancipation des Juifs, à la
capricieuse duchesse d’Abrantès, en passant par James de Rothschild. L’aventure
trouve son accomplissement lors de la conquête d’Alger.
Ce roman se situe au confluent de
trois courants, stendhalien, napoléonien, juif libéral. À l’instar de l’auteur
de la Chartreuse, les personnages sont partis à la chasse au bonheur, seul but
de l’existence à leurs yeux. Mais se laissera-t-il attraper ?
Les jeux, parfois charmants, souvent cruels, de l’amour et de l’argent
se nouent et se dénouent de manière inattendue.