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Lettres de France d'un ambassadeur à son Roi (1771--1783)
Gustav Philip Creutz (Comte de )
Gustav Philip, comte de Creutz (1731-1785), a 35 ans lorsqu’il est nommé ambassadeur de Suède en France par le futur Gustave III de Suède. Il occupera cette fonction pendant dix-sept ans, se dépensant – et dépensant – sans compter pour mener à bien sa mission et représenter dignement son roi. Poète réputé, diplomate habile, honnête homme épris d’art et de musique, il devient rapidement une personnalité fort appréciée, une de celles qui « donnent le ton » et que l’on reçoit partout. Il fréquente les salons à la mode, connaît fort bien les philosophes, est très lié avec le cercle de Choiseul et courtise Madame du Barry – ce qui lui attire l’estime de Louis XV. Il tient table ouverte en son hôtel de Bonnac, joue aux échecs avec Marie-Antoinette et c’est lui qui présente le séduisant Axel von Fersen à la jeune reine.
De son ambassade, le comte de Creutz laisse une correspondance en français aussi importante en qualité qu’en volume. Ces lettres, adressées en premier lieu à Gustave III mais aussi à Carl Fredrik et à Ulric Scheffer, retracent avec verve et minutie dix-sept années de la petite et de la grande Histoire, des intrigues de Versailles à la guerre d’Indépendance américaine.
Tout naturellement, la mission diplomatique de Creutz occupe dans cette correspondance une place importante, mais aussi la culture et les mœurs françaises. Gustave III, francophile passionné, souhaite être tenu informé de tout ce qui se déroule à la cour de France, dans les salons et dans la république des Lettres. Si Creutz dresse des portraits remarquables de la famille royale et de la Cour, il ne laisse rien non plus ignorer à son roi des questions protocolaires, des détails parisiens, des caprices de la mode. Il exécute de même avec zèle les mille et une tâches que Gustave III lui confie. Il envoie en Suède des tableaux, des tapis, des meubles, des gravures, de l’argenterie, des bijoux, des caisses de vin ou encore les nouveautés littéraires.
Creutz donne ainsi de la culture française et des relations franco-suédoises une image tout à la fois complexe et vivante. Sa correspondance fait de lui le témoin irremplaçable de l’Ancien Régime.
Marianne Molander Beyer, docteur ès lettres, est depuis 1994 maître de conférences en didactique à l’Université de Göteborg en Suède, département des Sciences de l’Éducation, où elle est aussi responsable de la formation des futurs professeurs de langues modernes. Elle enseigne également, depuis 2001, la littérature française des xviie et xviiie siècles à l’Institut d’études romanes. Elle a été promue en 2001 au grade d’officier dans l’ordre des Palmes académiques.
Point de vue Histoire
La reine en majesté