« C’que écoutez… Quelques mois après ma naissance, ma mère avait perdu son lait avec ça, parce qu’elle avait pas bu assez de vin rouge… C’que, disaient les vieilles du coin, c’est ça qui fait venir le lait. Tant et si bien que je ne grandissais pas moi… C’qu’il aurait bien fallu de temps à autre c’était une cruche de bière et un bouillon de poule, mais tant s’en fallait de bière, et autant de bouillon… À côté de ça, c’était rien qu’une vie de chicorée et de pissenlits. Quelques bouts de fromage, de la viande à Noël et à Pâques, et encore, pas à chaque Noël, pas à chaque Pâques. Elles étaient comme ça, les choses, alors! »Les choses, Liborio, Libbò, les a vraiment saisies, par le vrai! Sa voix, on l’écoute résonner en nous parce qu’il parle juste et parce que ses histoires, on les ressent: c’est le cours de notre petite destinée d’humains crapahutant dans un réel tant onirique que tragique. Ses courages, ses désillusions, ses efforts, ancrés dans son italianité intime et sonore, s’écrivent dans nos cœurs via tous ces charmes latins, les charmes d’un parler profond et authentique, produit du mélange des régions et de leurs vieilles sagesses…Ce roman relate les vicissitudes de l’Italie des années 20 jusqu’à nos jours pratiquement, par le biais d’une langue, d’une expression littéralement extraordinaires et qui rappellent de bien remarquables réussites littéraires du XXe siècle.